Rita Mestokosho est une Innue d'Ekuanitshit. Née en 1966, elle fût la première poète Innue à publier un recueil au Québec. Eshi uapataman Nukum. Comment je perçois la vie, Grand-Mère (1995).
Josephine Bacon (gauche) et Rita Mestokosho (droite)
Photo prise au jardin botanique de Montréal lors de l'évènement l'Hymne à la Terre.
Le Nord, cette lumière qui s'appelle Tshiuetin
Je suis du vent
Qui chante le Nord
Qui cherche ses mots dans les étoiles
Et rêve du silence par un matin brumeux.
Je suis l'eau de la mer
La vague des poèmes libres
Je suis l'arbre sacré
Où sont accrochés mes rêves.
Un jour je t'ai rencontré
C'était l'automne dans ton coeur.
Un jour je t'ai parlé
Pour te dire mon amitié.
...
Je crois en la force du destin
Je crois aussi en la patience
En admirant l'eau des chutes
et priant pour mon prochain.
Je deviens l'hiver pour me reposer
Je deviens le printemps pour rêver
Je deviens l'été pour briller
Et je suis une femme d'automne
Née dans un univers qui est aussi le tien.
...
Je dis des pierres
Qu'elles sont mes grands-pères.
Je dis de l'eau
Qu'elle est ma vie.
Je dis du soleil
Qu'il est ma lumière.
Je dis de la terre
Qu'elle est ma mère.
Je dis du Grand Esprit
Qu'il est un mystère
Et je dis de vous
Que vous êtes mon ami.
...
Nous avons été témoins
Et nous le serons toujours
Avec ce regard amoureux
De la lumière du Nord.
Je vous ai connu
Sur un petit sentier rouge
Où vous marchiez à votre manière
à petits pas d'ours.
Je vous ai vu de mes yeux
Sur cette belle rivière.
Je vous ai vu naviguer
à contre-courant.
Mais qui vous a entendu pleurer
Seulement la terre notre mère
Elle vous a consolé vous homme
Que je respecte dans le silence.
Que le Grand Esprit vous protège.
au loin un horizon
RépondreSupprimerune mer bleuit le ciel
un aigle laisse tomber une plume blessée
une rivière agonise
un canot me conduit
à la rencontre des récits des Anciens
j'écoute le silence inquiet
Papakassik crie sa douleur
une mousse verte jaune rouge
essuie ses larmes
Missinak s,empoisonne
d'inhaler l'essence que délestent
les oiseaux de fer
le rythme du coeur
de la Terre retentit
dans mon désespoir
je rêve d'éloigner le glas des miens
je sais que c'est dans l'impossible
que je trouverai le possible
Extrait Nous sommes tous des sauvages-Joséphine Bacon José Acquelin
J'ai brièvement discuté avec mesdames Bacon et Mestokosho dans un salon du livre puis revu et salué mme Rita dans un aéroport. Difficile d'oublier sa beauté celle-là. :-)
bonne journée
Quel poème superbe! José Acquelin était également présent le jour où j'ai pris la photo de Joséphine et Rita. C'était une belle et lumineuse journée de poésie récitée à l'ombre d'un chêne accompagnée par le chant des mésanges et d'un cardinal rouge :)
RépondreSupprimerBonne journée également! :)